« À partir de l’histoire de chacun de nos territoires, nous partageons nos questionnements, nos colères, en «miroir» en questionnant les habitants de nos « pays» sur leur rapport à la terre ; Enraciné, hors-sol, embourbé, Karo d’tèr, ancêtre, nourricier, eau, ciel, éléments, mornes, pays, ancrage, possession, dépossession, etc… autant de mots à partager entre nous et avec les habitants… » La Terre nous remet en question et se rappelle à nous avec force. Parler des femmes, des hommes et leur donner la parole.
Telle une boite de pandore proposant un accès à une somme « d’affects étranges », l’écriture est attentive aux tremblements de ceux qui disent et de ceux qui taisent. Elle procède d’une alternance entre un texte « choral », pêle-mêle de paroles d’habitants et de conscience collective, avec des insertions de monologues exprimant des points de vue à l’endroit d’une forme d’intimité et de parties dialoguées mettant en exergue les enjeux du récit. La scène de théâtre peut ainsi être l’un des lieux pour questionner. Sans leçons sans marasme. Mais avec la force jubilatoire de l’acte poétique collectivement partagé, entre trois auteurs, trois territoires et avec les habitants…. Le fait que dans notre texte commun « La Bou sou la Po » soit écrit à partir de la parole des habitants, avec tous les bouleversements dont on est témoin et qu’on vit aujourd’hui, est extrêmement important pour nous. C’est un projet joyeux, un projet de lianage, pour « Faire entendre les voix », faire entendre le bruissement de ces voix et de ces territoires peu connus et entendus. (extrais du dossier du spectacle)
« Si tu parviens à mêler les mots à la terre, il peut alors se produire des choses extraordinaires »
→ La Réunion, Guyane, Martinique